Description

Le garçon fait partie de ces hommes au physique banal, passe partout. Il n’y a rien d’inhabituel si ce n’est sa taille légèrement au dessus de la moyenne, du haut de ses un mètre quatre-vingt-deux. Sa nature discrète n’aide pas à le démarquer non plus.

Malik a la beauté naturelle du métissage : une peau et une mâchoire caucasienne, des yeux bridés dont les extrémités plissent vers des rides à peine visibles, nouvelles-nées. Ses cils comme ses sourcils sont dans la moyenne, et ses cheveux noirs sont on ne peut plus commun de leur couleur, si ce n’est qu’ils sont en permanence décoiffés, malgré tous les peignes et gels possibles. Ses yeux de même couleur que sa chevelure n’en font pas un regard à tomber, ou percutant. Non, Malik est, sans être moche, tout simplement banal.

Pourtant, sa personnalité dénote bien plus que son corps svelte. Même s’il ne sera pas du genre à se faire remarquer, l’adjudant a tendance à très vite ramener l’attention pour lui, en raison de sa voix qui monte facilement. De mauvaise foi, non seulement il n’acceptera pas les compliments, mais refusera aussi d’avouer que cela lui fait plaisir. Et cela marche avec toutes les choses positives le concernant, comme le trouver d’apparence soignée, ou intelligent, ou lui dire qu’il est gentil. Il est toutes ces choses, pourtant. Bien que naïf, particulièrement sur le sujet des Feminas, il ne manque aucune case dans le cerveau du garçon : il n’est pas ici pour rien. Son travail consiste surtout à rédiger des comptes rendus en assistant à des réunions pompeuses, gérer l’administration militaire, mais ne vous y trompez pas : on ne laisse pas n’importe quelles oreilles écouter les conversations diplomates, ou gérer des données personnelles. Malik est une personne de confiance, loyale, et aucun de ses collègues ne vous dira le contraire. Son avis est très souvent consulté, même s’il prend rarement la parole de lui-même sa sagesse et sa vision sont souvent pris en compte.

Il aime son travail, un peu planqué, pourtant valorisé, occupé. Pourtant, il ne négligera jamais sa vie personnelle, accordant une importance toute particulière à ses relations sociales, et surtout dans sa recherche amoureuse. Malik est un grand romantique qui essuie les partenaires d’un soir en espérant trouver le bon. Son attrait pour les hommes est indiscutable : cette chose dans le caleçon des Hominas, il l’aime bien, quand même.

Par certains aspects, Malik est taquiné par ses sulbalternes, notamment sur le fait qu’il soit réglé comme un papy. L’heure du jogging du matin, de lire le journal, son emploi du temps toujours très strictement organisé, sa pause déjeuner, ses exercices du midi, et ainsi de suite. Il est un garçon routinier très perturbé lorsqu’il ne peut pas compléter sa journée telle qu’il l’a de prévu. Bon, il ne l’avouera jamais, mais les petits imprévus qui rendent la vie plus palpitante, il aime bien cela, aussi...

Histoire

Même si chacun de ses parents ont une personnalité haute en couleur, Malik n’a pas connu d’enfance particulièrement mouvementée, ou traumatisante, et ne s’est jamais distingué des autres par ses notes.

Il était un garçon banal avec des copains de classes, une vie d’écolier on ne peut plus classique. Le premier événement marquant de sa vie fut la naissance de son petit frère. Il prit très vite son rôle d’aîné à coeur : l’emmenant partout, le protégeant même portes automatiques de peur qu’elles se referment contre lui, il a toujours été un peu gâteux avec son cadet. Ainsi, les deux garçons ont toujours été proches, et si ce n’est quelques chamailleries pour des jeux, il n’y eut jamais rien de particulier dans leur relation.

Adolescent, Malik vécu ses premières histoires d’amour, et ses premiers chagrins. Bien que sa première relation ne dura que deux jours, il mit des mois à s’en remettre, envoyant des lettres incendiaires à celui qui l’avait quitté, balançant des boules de papier sur lui, allant parfois jusqu’à poser des punaises sous sa chaise. Il fut connu dans sa promotion pour être le « romantique désespéré (et un peu taré) », titre toujours démenti par le concerné.
A ses quatorze ans, la seule chose dont Malik était sûr, c’est qu’il voulait faire partie de l’armée. Être au service de son prochain, essayer, enfin, de se démarquer par son intelligence ou sa perspicacité ! Et porter un uniforme pour être plus sexy, aussi. Il suivit alors un entraînement militaire basique, qui fut difficile les premiers temps : se lever tôt, faire de l’exercice, … Mais le garçon s’adapta très vite et bientôt, tout cela fut une routine qu’il n’avait aucun mal à gérer. Sa méticulosité le démarqua particulièrement et il se dirigea rapidement dans l’administratif, commençant en soldat de première classe tout naturellement à ses dix-huit ans. Les tâches assignées étaient ennuyantes et peu gratifiantes, aussi Malik se consacra-t-il davantage à ses amours qu’à son travail, cherchant à monter progressivement en grade. Au fil des années, il devint soldat de deuxième classe, puis caporal, alla directement au rang sergent-chef et finit aujourd’hui au rang d’adjudant-chef. Il n’est pas peu fier de ce statut et hésite aujourd’hui à aller plus loin : passer en officier sulbalterne octroie tout de même beaucoup plus de possibilités, et lui demanderait surtout de changer de poste. Et Malik, lui, aime bien la paperasse ou partir à l’heure.

Les Feminas bousculèrent beaucoup sa routine, mais elle revint finalement très vite au galop sans même qu’il ne s’en rende compte, rajoutant à son emploi du temps un nouveau passe-temps : se travestir, seul. Dans sa chambre. Très tard le soir. Le sentiment de porter une robe lui reste indescriptible : c’était comme si ce genre de vêtement avait été fait pour lui. Un peu paranoïaque tout de même, surtout avec ses avis très tranchés et vieux genres sur les Feminas, il reste très discret avec son contact féminin privilégié, demandant peu de vêtements et les cachant bien au fond de son tiroir. Dans tous les cas, la colonisation d’Eden lui donne du boulot à ne plus en finir : autorisations diverses et variées pour échanges, commerces, et les réunions diplomates auxquelles il assiste sans rechigner. Non pas qu’il veuille la guerre, non, elle est affreuse, mais ces créatures, tout de même… Elles sont étranges, non ?

En tout cas, elles ont rendu sa vie plus palpitante et cela n’est pas près de finir, pour sûr.